Vous avez envie d’apporter votre contribution aux efforts pour la préservation de l’environnement en diminuant la quantité de déchets que votre foyer produit et en les valorisant en faisant votre propre compost. Mieux, vous souhaitez fabriquer vous-même votre lombricomposteur ! C’est possible, suivez le guide.
Un lombricomposteur, pourquoi ? Et comment ça marche ?
La quantité de déchets putrescibles (alimentaires et végétaux) de nos poubelles s’élève à environ 100 kg par habitant et par an ; elle représente 25 à 30% du poids de notre poubelle de cuisine.
Le lombricompostage (ou vermicompostage) permet de transformer certains déchets organiques (principalement les déchets de cuisine) en engrais à l’aide d’un lombricomposteur. Ce recyclage est effectué par des vers de terre, plus précisément les vers de compost. Ils se nourrissent des déchets organiques, les digèrent puis les rejettent. Ces déjections forment l’engrais écologique appelé lombricompost.
Le lombricomposteur est constitué de plusieurs bacs (ou tamis) superposés. Les déchets frais à transformer sont déposés dans le bac supérieur. Le bac inférieur récolte le compost fini ou mûr. À la base, un dernier niveau avec un bac collecteur de liquide. Muni d’un robinet, il permet de recueillir le liquide libéré par la dégradation des déchets : le « thé de vers » ou « thé de compost » ou encore « lombrithé », un engrais liquide très concentré.
Les vers de compost circulent dans le lombricomposteur d’un étage à l’autre par les perforations des plateaux (en général ils montent vers la nourriture). Les bacs sont permutés au fur et à mesure du travail des vers.
Votre quantité de déchets sera ainsi diminuée et vous bénéficierez d’un engrais écologique très efficace pour vos plantes d’intérieur, votre balcon ou jardin.
Définir ses besoins et son modèle de lombricomposteur.
Définir ses besoins et son modèle de lombricomposteur.
Pour définir la capacité de votre lombricomposteur : Quelle quantité de déchets compostables produit votre foyer ? Cette quantité est fonction du nombre de personnes au foyer et de votre mode de vie (beaucoup ou peu de repas à la maison, une alimentation riche en légumes, …). La réponse à ces questions va déterminer le nombre de bacs et leur taille. À titre d’exemple, pour une personne, un lombricomposteur avec 2 bacs suffira, on pourra aller jusqu’à 5 bacs pour 6 personnes. Prévoir un volume total des bacs à compost de 8 à 10 litres/personne en moyenne.
Choisir son matériau : le matériau peut varier selon l’endroit où vous placerez votre lombricomposteur.Un matériau plastique sera préféré en appartement car il est étanche. Dans votre jardin, le bois pourra aussi être utilisé, d’autant qu’il améliorera la régulation de la température et de l’humidité du milieu. Les températures idéales pours les vers étant situées entre 15 et 25°C. N’hésitez pas à consulter nos gammes de produits pour jardins et appartement.
Maintenant vous pouvez collecter le matériel et vous lancer.
Je fabrique mon lombricomposteur
Définir ses besoins et son modèle de lombricomposteur.
Pour les bacs :
En matériau synthétique : vous pouvez recycler les caisses en polystyrène des poissonniers ou bien choisir des caisses en plastique, style caisses de rangement ou de transport empilables par emboîtement.
En bois : vous pouvez récupérer des caisses en bois de même dimension pour pouvoir les empiler ou les fabriquer vous-même si vous êtes fin bricoleur. Attention de ne pas choisir des bois abondamment traités contre les micro-organismes, ce qui affecterait la population du lombricomposteur.
Hauteur de 20 cm environ pour les bacs à compost, de 10 à 15 cm environ pour le bac à jus.
Faire des trous (environ 6 mm de diamètre tous les 2 cm) dans le fond des caisses des niveaux supérieurs pour permettre la circulation des vers : avec une pointe ou un tournevis pour les bacs en polystyrène, avec une perceuse pour le plastique ou le bois
Il est possible également de pratiquer de plus grandes ouvertures et de recouvrir les fonds d’un grillage.
NB : Les bacs des poissonniers ont souvent des ouvertures dans leurs arêtes inférieures. Vous devez les combler avec des pièces de polystyrène découpées au cutter aux bonnes dimensions dans un élément non utilisé.
Faire des trous plus petits (environ 1 mm de diamètre) dans la partie haute des côtés des bacs pour favoriser l’aération (à l’aide d’une pointe ou d’une perceuse selon le matériau).
Le bac inférieur va recueillir le jus par conséquent, il doit être étanche. Bien sûr, son fond ne sera pas percé. Sa hauteur peut être moindre que celles des bacs à compost proprement dit. Pour les caisses en polystyrène, le fond peut être recouvert d’un solide sac poubelle.
Un couvercle permet de maintenir le système dans l’obscurité car les vers n’aiment pas la lumière. Vous pouvez faire des petits trous d’aération dans le couvercle (environ 1 mm de diamètre tous les 2 cm).
Un matelas d’humidification (par exemple une pièce de tissu, lin ou chanvre) sera posé au-dessus des déchets frais.
Montage : le bac de récupération du jus est placé en bas. Les autres bacs (dont les fonds sont perforés) sont empilés au-dessus. Puis vient le couvercle.
Peinture : pour parfaire votre lombricomposteur, vous pouvez peindre le polystyrène ou le bois avec une peinture acrylique. Pour les caisses des poissonniers, qui sont blanches, une couleur foncée est recommandée pour diminuer la luminosité.
Vous avez le dispositif, reste à le faire fonctionner. Tout d’abord l’installer au bon endroit, puis le peupler et enfin l’alimenter.
Pour le bien être des vers de votre lombricomposteur, il faut choisir avec soin son emplacement. Les vers de compost craignent le froid, la chaleur, la sécheresse, … bref, ils n’aiment ni les extrêmes ni les changements. Pour éviter les variations importantes des conditions climatiques, la situation idéale pour un lombricomposteur est dans un endroit tempéré et frais, à l’abri du soleil.
Trouver des vers : des commerçants spécialistes vendent et expédient les vers appropriés. Il s’agit des vers de compost, des lombricidés épigés, c’est-à-dire ceux qui vivent près de la surface du sol (jusqu’à environ 10 cm de profondeur) du genre Eisenia. Vous pouvez aussi vous renseigner dans votre commune, région ou encore entrer en relation avec d’autres personnes possédant un lombricomposteur, elles vous fourniront des vers à compost. Prévoir entre 250 g et 500 g de vers par personne du foyer.
L’alimentation : la nourriture doit être apportée progressivement.
La bonne combinaison : 50 % de déchets humides (épluchures ou restes de fruits et légumes, crus ou cuits, marc et filtres à café, thé, tisanes, infusions avec le sachet, …), 50 % de déchets secs (carton dit « brun » : boites d’œufs, rouleaux de papier toilette et d’essuie-tout..., papier, pas de papier glacé qui contient trop de produits chimiques). Les protéines animales (viandes, poissons, produits laitiers) ou le gras (sauces) sont à proscrire. Éviter l’oignon (fongicide, il détruirait une partie des micro-organismes de votre lombricomposteur), l’ail, les agrumes (trop acides). L’ajout régulier de coquilles d’œufs finement broyées tamponne le substrat qui peut s’acidifier lors de la dégradation des matières organiques.
Tous les apports, déchets comme carton et papier, doivent être découpés en petits morceaux pour pouvoir être décomposés.
Utiliser les produits du lombricomposteur
Après 4 à 6 mois, votre lombricomposteur aura produit des engrais très puissants :
du compost qui, mélangé à 2 fois son volume de terreau, servira à rempoter vos plantes par exemple,
du jus de vers, dilué à 10% pour arroser vos plantes. Vos plantations vous diront merci !
N’hésitez pas à nous contacter, nos professionnels sauront vous conseiller et vous accompagner dans cette nouvelle pratique en faveur de l’environnement et le matériel nécessaire. Avec votre lombricomposteur, vous allez créer un formidable écosystème qui vous rapprochera des cycles naturels fondamentaux !